La boite robotisée SMG 2 sur la BMW M3 E46

La technologie automobile évolue sans cesse pour offrir aux conducteurs des expériences de conduite toujours plus sophistiquées et agréables. Parmi les innovations qui ont marqué l'histoire de l'automobile, la boîte de vitesses séquentielle SMG (Sequential Manual Gearbox) occupe une place de choix. Développée par BMW en collaboration avec Getrag et Sachs, la SMG a fait partie des premières transmissions robotisées à palettes au volant, aujourd'hui utilisées sur la plupart des voitures à hautes performances.

Dans cet article, nous plongerons dans les profondeurs de la boîte de vitesses séquentielle SMG, explorant son fonctionnement, son histoire, ses avantages et ses inconvénients, ainsi que son impact sur l'expérience de conduite. De la technologie sous-jacente aux performances sur la route, nous examinerons chaque aspect de cette innovation emblématique, offrant aux passionnés d'automobile une compréhension approfondie de l'une des avancées les plus remarquables de l'industrie automobile moderne. Préparez-vous à découvrir la puissance et la précision de la boîte de vitesses séquentielle SMG dans toute sa splendeur.

 

 

Préambule

Tout d'abord, il faut noter que le système SMG n'est pas une boîte de vitesses automatique à convertisseur avec la possibilité d’un changement de vitesse manuel - comme la Steptronic de BMW ou la Tiptronic de Porsche. Il s’agit bien d’une boîte de vitesses manuelle avec embrayage, mais sans pédale d'embrayage, qui peut changer de vitesse d'elle-même en réponse à une action du conducteur. BMW a développé la SMG en étroite collaboration avec Getrag et Sachs, et utilisait une technologie similaire dans les voitures de course de Formule 1 Williams BMW.

 

La boîte de vitesses séquentielle SMG est essentiellement une boîte de vitesses manuelle à six rapports où l'embrayage et la boîte de vitesses sont actionnés de manière électro-hydraulique par un calculateur en réponse à la pression exercée par le conducteur sur deux palettes situées derrière le volant, ou en poussant un levier de vitesses vers l'avant ou l'arrière. Il n'y a pas de pédale d'embrayage. De plus, la SMG est capable de fonctionner de manière totalement automatique si on le souhaite.

 

 

Après être monté dans la voiture, vous verrez un écran LCD orange dans le groupe d'instruments qui vous indique le rapport ou le mode dans lequel vous vous trouvez. 'R' est pour Reverse (marche arrière), '0′ est pour neutre, 'A' est pour automatique, et 'S' est pour séquentiel. Cet affichage est non seulement petit, mais il prête à confusion car le mode automatique comprend un symbole 'A' et un symbole 'S', tandis que le mode séquentiel/manuel a un symbole 'A' dans un type de police différent. De même, nous sommes plus habitué à l’utilisation du ‘N’ au lieu du '0′ pour le Neutre. Il faut parfois un certain temps pour comprendre dans quel mode la boite se trouve.

 

Le système comprend également un bouton " DriveLogic " juste derrière le levier de vitesse qui permet au conducteur d'ajuster la vitesse des changements de vitesse et les points de changement de vitesse à l'aide de six réglages différents.

La boite SMG sur une BMW M3 E46

Pour démarrer une BMW M3 E46 SMG 2, votre pied doit être sur le frein et le levier de vitesse en mode '0′ alors que le contact est mis. Tournez la clé, et le moteur six cylindres en ligne de 3,2 litres de 343 chevaux rugit, émettant un grondement sourd des quatre sorties d'échappement de la M3. La SMG peut passer du mode manuel au mode automatique à tout moment lorsque la voiture est en marche, en poussez simplement sur le levier de vitesse vers la droite. En appuyant sur la gauche, on passe au point mort.

 

Juste derrière le volant se trouvent deux palettes que l'on peut atteindre du bout des doigts. Pour passer au rapport supérieur, le conducteur tire sur la palette droite '+', et pour passer au rapport inférieur, il tire sur la palette gauche (-). Le conducteur peut également passer à la vitesse supérieure en tirant vers l'arrière sur le levier de vitesse au sol, ou rétrograder en poussant vers l'avant. (C'est le sens inverse de celui de certaines transmissions semi-automatiques).

 

Le système SMG DriveLogic dispose de six réglages : le réglage le plus bas passe les vitesses plus tôt et passe plus facilement en sixième vitesse pour économiser du carburant ; le réglage le plus élevé fait tourner le moteur à un régime plus élevé avant de passer les rapports et a tendance à rester dans les vitesses inférieures afin de faire tourner le moteur plus rapidement pour plus de réactivité. Elle est également plus agressive lors des rétrogradations.

L'expérience de la SMG II

Parlons d'abord du mode automatique. Lors d’une conduite en ville, il peut être plus facile de laisser la transmission passer les vitesses automatiquement dans ce type d'environnement de conduite, même s'il n'y a pas de pédale d'embrayage. En cas d'accélération modérée en mode automatique, avec le réglage DriveLogic le plus bas, la transmission passe les vitesses à environ 2 500 tr/min, et elle le fait lentement - encore plus lentement qu'avec une transmission manuelle normale. Au même taux d'accélération, mais avec un réglage DriveLogic plus élevé, la transmission change de vitesse plus rapidement à des régimes plus élevés, généralement autour de 3 500 tr/min. Si vous y mettez vraiment du vôtre, les points de changement de vitesse sont encore plus élevés. Lorsque vous ralentissez ou que vous descendez une pente en roue libre, la SMG rétrograde automatiquement les rapports, et lorsque vous freinez, les rétrogradations deviennent plus agressives.

 

Par rapport à une boîte automatique classique, la SMG est plus axée sur les performances, mais selon le réglage DriveLogic et votre style de conduite, les changements de vitesse ne sont généralement pas aussi fluides. Ainsi, des accoups se font ressentir quand vous conduisez à allure modérée.

 

En mode manuel, les choses deviennent plus passionnantes. En cas de forte accélération, avec le réglage DriveLogic maximal, les changements de vitesse sont beaucoup plus rapides que sur une boite manuelle standard. BMW affirme que les changements de vitesse les plus rapides ne prennent que 80 millisecondes, et qu'ils sont suffisamment agressifs pour secouer l'arrière du véhicule.

 

De plus, si le conducteur choisit le réglage DriveLogic le plus élevé et désactive le DSC (Dynamic Stability Control), le temps de passage des vitesses de la SMG "correspond aux performances sportives d'une véritable voiture de course", d’après les commentaires BMW de l’époque.

 

La vitesse de rétrogradage à l'aide des palettes varie également en fonction du réglage de DriveLogic : les changements de vitesse sont plus doux lorsque le réglage de DriveLogic est faible, et plus rapides lorsqu'il est élevé. Le plus étonnant, c'est que le système SMG effectue son propre double débrayage- c'est-à-dire qu'il donne un coup d'accélérateur pour adapter le régime moteur à la vitesse de la transmission afin de rendre les changements de vitesse plus souples - lors de la rétrogradation. Et il le fait beaucoup plus rapidement que ce qu'un conducteur pourrait faire manuellement avec une boîte manuelle standard.

 

Une conduite supposée plus sûre

La possibilité de garder les deux mains sur le volant est un avantage certain du système SMG, car elle vous permet de mieux contrôler la direction. Cependant, dans certaines situations, il est difficile de garder les deux mains sur le volant tout en changeant de vitesse avec les palettes. Lors d'une accélération à partir d'un arrêt et d'un virage à plus de 90 degrés, il est nécessaire de passer en deuxième vitesse avant la fin du virage, et il est difficile d'atteindre la palette de la main droite avec un angle de braquage aussi prononcé. La même chose s'applique lors de la négociation de virages serrés où le changement de vitesse est nécessaire. Dans ces situations, je me suis retrouvé à utiliser le levier au plancher.

 

Comme la SMG est très similaire à une transmission manuelle, la voiture a tendance à reculer lorsqu'elle démarre en côte. Pour éviter cela, une fonction spéciale appelée "assistant de montée" peut être engagée en mode manuel ou automatique pour la marche avant ou arrière. Il suffit au conducteur d'appuyer sur la pédale de frein et de tirer sur la palette pendant un court instant. Lorsque le frein est à nouveau relâché, la M3 est prête à repartir en deux secondes sans avoir à reculer.

 

La SMG présente quelques caractéristiques de sécurité : si vous ralentissez jusqu'à l'arrêt sans rétrograder, la SMG rétrograde automatiquement en première ou deuxième vitesse. En revanche, si vous oubliez de passer à la vitesse supérieure lors d'une accélération, la SMG ne passera pas automatiquement au rapport suivant (contrairement à de nombreuses transmissions automatiques/manuelles telles que la Tiptronic). Elle vous empêchera toutefois de faire un surrégime et d’abimer votre très coûteux moteur.

 

Faut-il acheter une BMW équipée d'une boîte SMG 2 ?

Finalement, notre concernant le système SMG est assez mitigé. En utilisation normale dans son mode automatique, le conducteur subit des passages de rapport beaucoup plus lents et moins agréables que sur une boite manuelle au automatique à convertisseur de couple. En tant que conducteur, on a du mal à comprendre les arguments marketing pour cette technologie inspirée de la formule 1 et pourtant en avance pour son époque.

La SMG prend de l’intérêt dans une utilisation plus sportive et dans ses modes les plus agressifs (à partir du réglage 4-5 de la boite de vitesse). Dans ces conditions, le passage est rapide, franc et les rétrogradages sont jouissifs, les coups de gaz prodigués mettant en exergue la sonorité très agréable du 6 cylindres en ligne BMW. Le conducteur devient alors pilote et est désormais entièrement concentré sur sa route. Ce n’est qu’à partir de ce moment où l’on les arguments marketing de l’époque prennent tout leur sens pour cette boite de vitesse.

La SMG est donc le reflet des transmissions robotisés du début des années 2000 : peu agréables au quotidien avec des temps de passages très long et donnant des accoups, mais prenant tout leurs sens en mode manuel lorsque le rythme de conduite devient plus élevé.

En 2022, ce type de transmission est donc assez désagréable en ville, surtout lorsqu’on les compare aux boites automatiques à convertisseur ou à double embrayage. Toutefois, elles apportent une brutalité et un aspect « course » lors d’une conduite sportive qui ne se retrouve alors plus aujourd’hui, tant les constructeurs ont fait des efforts pour lisser le passage des rapports, au détriment des sensations éprouvées derrière le volant. Dans ce contexte, même si ma préférence chez BMW reste à la boite manuelle, la SMG reste une alternative viable, surtout pour une voiture plaisir destinée à ne pas beaucoup rouler en ville.

 

 

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